L'allaitement & la précarité

L'allaitement dans une situation de précarité

Le DON DE LAIT INFANTILE EN POUDRE pour les familles en difficultés, surtout lors des périodes hivernales ou estivales, est-il une nécessité ? Voilà une excellente question, qui dépasse largement notre région et pays ! Puisqu'on pourrait encore l'élargir aux familles résidents dans les pays dit "en difficultés" ou encore "en voie de développement ou de croissance", quand nous devrions, nous, choisir "le retour au naturel" donc au "non développement" et à la "décroissance" plutôt ! 

Alors, OUI, il y a aussi ici en France des femmes, et familles immigrées ou non, qui auraient urgemment besoin de nourrir leurs petits, mais pourquoi toujours avec des dons de laits industriels soi-disant "infantiles et gratuits" en apparence alors que le plus souvent ils ont été subventionnés donc achetés par nos collectivités & gouvernement, donc par nous indirectement... ce qui, au final, les rend bien payants ! Alors que leurs seins leur aurait tout à fait permis de nourrir leur(s) enfants(s), voir même leur permettraient encore de les nourrir très longtemps et réellement gratuitement avec du bon lait maternel à bonne température, totalement hygiénique donc sûr et réconfortant. 

D'autant qu'il faut arrêter enfin de se cacher la vérité, et notre propre responsabilité, sur le fait que dans ces régions du monde où effectivement il n'y a plus assez de nourritures pour survivre ou d'eau potable pour boire, c'est généralement aussi à cause de l'esclavage moderne, de nos guerre, mines & famines, dues à la colonisation des empires et exploitation des ressources naturelles de leurs sols par nos états et industriels occidentaux lobbyistes derrière. Alors, certes, beaucoup diront qu'il est trop tard, que "ces femmes n'ont plus assez de lait" ou de forces car nourritures, etc. Mais, alors, pourquoi ne pas mieux les nourrir elles-mêmes !? Si ces pauvres femmes n'ont plus assez de nourriture et boisson donc d'énergie ou même de temps pour (re)démarrer une (re)lactation, pourquoi ne pas les aider elles d'abord ? 

La relactation ou la lactation induite plutôt que des "dons" de mauvais laits

Ceux ou celles qui disent cela seront évidemment les mêmes que ceux et celles qui ne connaissent pas ou très peu ce qu'est une "bonne lactation" et encore moins une "re-lactation", même pour des enfants sevrés brutalement et adoptés ! Trop dur, trop compliqué, trop, trop, trop... Tabou & mal vu, en réalité ! Évidemment dans notre monde moderne il est considéré comme plus "facile" et même encouragé par tou.te.s de faire fonctionner le commerce international et d'ouvrir une boite en alu et une bouteille en plastoc pour y verser un truc en poudre pour calmer rapidement les pleurs de bébé sans jamais véritablement chercher les vrais raisons de ses pleurs d'ailleurs ! Désolé, c'est un peu "dur" encore notre propos ici comme ce qu'on dénonce en général mais cela reflète bien encore une fois cette perpétuelle recherche du plaisir immédiat et de la facilité sans effort, dans une société de plus en plus consumériste et anesthésiée, individualiste et... paresseuse ! Mais certainement pas ce qui sera naturellement, bio-logiquement et donc éco-logiquement le mieux pour le développement et bien-être de l'enfant & sa mère à court, moyen ou long terme. C'est donc bien d'aide, information et surtout de soutien à l'allaitement dont ces femmes et familles en précarité ont besoin et pas d'argent ou "dons de lait".

Souvent dans l'humanitaire de nos jours : "l'Enfer est pavé de bonnes intentions" ! Sans réfléchir suffisamment non plus longtemps aux conséquences de nos actes et dons de tous ces aliments bébé et "laits infantiles" industriels prétendument "gratuits" pour mieux en réalité fidéliser le ou la (futur.e) client.e. Car si tous et toutes nous donnons généreusement du lait en poudre à toutes les femmes immigrées ou en situation de précarité, ici comme ailleurs dans le monde, alors leurs enfants ne recevront plus jamais directement le lait de leur propre mère ou d'une autre femme allaitante... Et ça c'est totalement contre-productif et même nuisible pour notre espèce à terme ! 

Il est donc urgent que les associations caritatives prennent enfin leurs responsabilités et acceptent de se former au soutien à l'allaitement maternel. On parle bien d'accepter notre aide déjà et d'avoir réellement envie soi-même que cela marche ! Car notre association DANS LES BRAS (57) a bien évidemment essayé il y a plusieurs années d'intervenir aux Resto du Cœur ou autres, pour les former directement à l'allaitement maternel, mais seuls 2 femmes bénévoles sont venues, et encore... peu motivées ! L'association internationale & ONG La Leche League (LLL) propose elle aussi des stages pour cela, alors qu'attendent-ils, en réalité ? De même La Croix Rouge, Médecins sans Frontières reçoivent également des subventions des états, ONG et fondations pour aider et sensibiliser les populations à l'allaitement. Alors, pourquoi ne les utilisent-ils pas correctement !? Et bien mais parce que les industriels de l'agro-alimentaire qui, au demeurant leur fournissent eux-même directement les "colis alimentaires" ou indirectement financent ou non leurs campagnes publicitaires et humanitaires, ne veulent tout simplement pas. Même si officiellement, ils prétendront l'inverse... bien évidemment !

Sur leur site La Leche League France (LLL) écrit : http://www.lllfrance.org/1808-da-98-proteger-l-allaitement-lors-des-situations-d-urgence

"Même une mère qui allaite exclusivement pourra décider d’utiliser une formule lactée commerciale si on la lui donne. Or, les dons de substituts du lait maternel et de matériel de biberonnerie sont malheureusement courants dans les situa­tions d’urgence, bien que cette pratique soit contraire au Code de Commercialisation des Substituts du Lait Maternel. L’expérience a démontré que ce type de dons mettait en danger la vie des bébés. 

Après le tremblement de terre à Java le 26 mai 2006, des formules lactées commerciales ont été distribuées aux mères de jeunes enfants sans aucun contrôle. Une étude a évalué l’impact de ces distributions 1 mois après le tremblement de terre. 75 % des mères dont l’enfant avait de 0 à 5 mois en avaient reçu, alors que seulement 32 % des enfants en recevaient avant le tremblement de terre. Les dis­tributions de formules lactées commerciales ont augmenté significativement le pourcentage d’enfants qui en recevaient, quel que soit leur âge, et la prévalence des diarrhées était 2 fois plus élevée chez eux que chez les enfants qui n’en rece­vaient pas. Envoyer des aliments tels que des céréales, des légumineuses, de la viande et du poisson sera bien plus utile aux mères et aux jeunes enfants que d’envoyer des boites de formule lactée commerciale." 

Il y a plusieurs années déjà Nestlé, Danone & co ont voulu s'emparer du "Business de la Précarité dans les pays du Tiers Monde" en leur offrant directement des millions de colis alimentaires chaque année. Mais n'ayant pas réussi complètement à le faire à l'époque, grâce à la vigilance des associations et ONG pro-allaitement et vue la mauvaise publicité et réputation ensuite quand c'est sorti dans les médias, ils tentent désormais la même chose mais de façon plus discrète avec nos "réfugiés immigrés", comme avec les familles françaises en grande précarité. 

C'est pourquoi il faut toujours rester vigilant.e et ouvrir des lieux d'allaitement un peu partout en France plutôt que de laisser nos gouverne&ment aider et subventionner des "dons non gratuits" pour nous faire acheter ensuite de façon déguisée le lait indigeste des lobbys industriels, mais également avec : leurs eaux de source ou minérales, petits pots et autres aliments bébé, etc. Et tout cela dans le seul et unique but d'augmenter ainsi chaque année leurs parts de marché, rendant du même coup de plus en plus de pauvres mères encore plus dépendantes de leurs produits, souvent même "indisponibles à la vente" ou de plus en plus difficile à obtenir pour elles (manque d'eau potable et encore plus en bouteille, de points de revente de lait infantile souvent frelaté, infesté, empoisonné...) ! 

https://www.gifa.org/international/contaminants/

"En décembre 2017, le scandale Lactalis a éclaté : 25 nourrissons en France sont tombés malades après avoir consommé des laits infantiles en poudre contaminés par la bactérie dangereuse Salmonella Agona. L’appel au retrait immédiat des produits concernés a touché plus de 80 pays dans l’espace de quelques semaines. Le communiqué de presse IBFAN (anglais et français) et les entretiens de la BBC les représentants IBFAN sont disponibles à ce lien." 

Rappelons que la multinationale française de l'industrie agroalimentaire LACTALIS, domiciliée à Laval, représente dans le secteur des produits laitiers "conventionnels" le 1ᵉʳ acteur mondial, le 3ᵉ acteur mondial des produits laitiers "bio", ainsi que le 18ᵉ groupe agroalimentaire mondial et le 1ᵉʳ en France... MAIS n'a toujours pas été condamné à ce jour, ni n'a même pas fourni non plus ces bilans annuels comme n'importe quelle autre entreprise française, elle ! C'est pas beau la justice et l'équité au "pays des Droits de l'Homme", mais toujours pas des Femmes, ni Enfants, comme on aime à le rappeler ici régulièrement !?

C'est pourquoi, mesdames, surtout ne les croyez jamais, ne leur donnez pas non plus vous-même votre propre argent, ne les laissons plus faire ! Ne nous laissons plus endormir, cajoler par leurs discours faussement altruistes et faussement même "écolo greenwashing", alors que ce ne sont absolument PAS de généreux donateurs et mécènes soucieux de l'humain et de son environnement, mais bien de cruels businessmen, "pollueurs non payeurs" donc dangereux et sans scrupules ! 

Accompagner plutôt ces mères de la même façon que vous le feriez pour votre voisine ou amie en lui rendant visite déjà en fin de "grossesse" pour lui apporter les bonnes informations, photos, réseaux... et l'aider ensuite concrètement et efficacement à réussir son projet d'allaitement. Cela aura bien plus de valeur, d'impact et intérêt social et économique sur nos vies ici que d'envoyer un don anonyme à l'autre bout de la planète sans savoir ce que d'autres en feront finalement. Sauf si vous vérifiez ensuite vous-même à quoi cela aura bien pu servir = traçabilité et transparence exigées ! Ainsi, on peut dire que si souvent il est utile de donner aux plus pauvres, parfois c'est au contraire totalement inutile voir même nuisible comme dans ce cas précis.

N'oublions jamais que ce qui est le mieux pour chaque enfant dans le monde, c'est  en priorité le lait entier et naturel de SA mère ! Et ensuite SI, et seulement SI, il n'y absolument aucune autre alternative sur le moment, on peut lui donner un substitut. Mais croyez notre expérience de presque 20 ans maintenant : la plupart du temps il existe toujours un moyen de choisir le lait maternel plutôt qu'industriel.