Touchers vaginaux & rectaux
sous anesthésie

Date de publication : Feb 06, 2015 2:18:48 PM

Scandale des touchers vaginaux & rectaux sous anesthésie, sans consentement

Des touchers vaginaux et rectaux réalisés par des apprentis médecins sur des femmes et des hommes durant des opérations chirurgicales, sous anesthésie et sans consentements préalables.

"La polémique est née sur Twitter, où un document officiel de la Faculté de médecine de Lyon a fuité mercredi 28 janvier 2015. Il est question des savoir-faire acquis par les étudiants au cours de leurs stages d’externat. En service de gynécologie, précise le document, les futurs médecins doivent apprendre à effectuer des touchers vaginaux. Mais, précision de taille : l’apprentissage s’effectue « au bloc opératoire, sur patiente endormie »." : déclare le site : pourquoi Dr ? 

Depuis le document a évidemment été enlevé du site de la fac de Médecine. Ces actes de routines seront ensuite niés par la Doyenne de l'Université de Médecine, Mme Carole BURILLON, qui finira par reconnaître ensuite que : "Les femmes savent que pendant une intervention gynécologique, elles peuvent subir des touchers vaginaux [Ah bon ! 1ère nouvelle !!]. Parfois, pour apprendre, l’externe réalise l’acte, encadré par l’interne et le chirurgien ». Une manière d’éviter de multiplier des gestes invasifs sur des patients éveillés - il en va d’ailleurs de même pour les touchers rectaux. « Cela part d’un bon sentiment ! », assure Carole BURILLON. 

Permettez nous plutôt d'en douter ! Surtout si le médecin ne prend pas déjà la peine de demander l'avis de ses patient(e)s avant une opération chirurgicale sous anesthésie générale par peur d'un refus... Alors que s'il y a refus, c'est qu'ils ou elles auront leurs raisons. Parce que c'est leurs choix et leurs droits ! D'autant que, le plus souvent, le déroulement de l'opération leur aura été longuement expliqué avant et relaté après et que le patient aura même donné son accord consenti et par écrit auparavant, mais NI pour un toucher vaginal, NI pour un toucher rectal ! 

C'est le site du journal Metronews qui a révélé ce document lundi 2 février 2015 : http://www.metronews.fr/info/touchers-vaginaux-sur-patientes-endormies-un-tabou-a-l-hopital/moaC!txk2bsiOnYXIU/

Auquel va réponde anonymement sept internes en médecine sur le blog de France TV info qui reconnaîtront qu'il "est facile de concevoir qu'un toucher pelvien est plus aisé et parfois plus informatif sous anesthésie générale puisque le patient est détendu." (...) "De plus, rien n'est caché aux patients. Tous les gestes effectués au bloc sont rapportés sur le compte-rendu opératoire [qui ne sont jamais lus ni fournis aux patients] et le fait que des étudiants participent aux interventions chirurgicales (comme aux consultations ou à la visite dans le service) dans un CHU, n'est pas un secret." C'est à dire que TOUT ceci se sait depuis toujours, et que tous (ou presque) le pratique en école de médecine, mais qu'ensuite personne n'en parle plus jamais ! Car, ces pratiques visiblement communes et méthodes "suspectes" d'apprentissage ne seront évidemment ni remises en question, ni contestées par des étudiants en médecine qui jouent ici leur future carrière. http://blog.francetvinfo.fr/medecine/2015/02/03/esprit-tordu.html

Pourtant le mépris et la désinvolture de leurs commentaires en dit long sur l'état d'esprit du milieu médical sur le fameux "consentement éclairé du patient" plutôt considéré ici soit comme des "cobayes", soit comme des "nymphomanes". Et vont même jusqu'à ironiser ensuite : "En plus, pour celles qui fantasmeraient sur les médecins pervers en pensant qu'on fait la queue leu leu pour leur faire un toucher vaginal, sachez que le bloc opératoire n'est pas un endroit intime." Cela se passe de commentaires, d'autant qu'on verra plus loin que si, malheureusement !

Mais le pire restent à venir avec ce type de témoignage glaçant d'une étudiante de 5ème année, donc a priori arrivé en 2012 : 

"J’ai été à la fois témoin et actrice d’un toucher vaginal réalisé sans le consentement de la patiente. Cela remonte déjà un peu, à ma deuxième année de médecine, lors d’un stage en réanimation médicale. La patiente était dans le coma, en dehors de toute ressource thérapeutique — en gros, elle allait mourir d’ici quelques heures, voire quelques jours.

Le GRAND chef de service nous a fait entrer dans la chambre, à cinq, gantés et vaselinés, pour effectuer non seulement un toucher vaginal mais également un toucher rectal. Cinq personnes, à la queue leu-leu. Sur une patiente dans le coma. Qui allait mourir. On était tous gênés, tiraillés entre l’horreur de ce qu’on faisait et la peur de dire « non », mais on y est tous passés.

En sortant, j’avais une sensation de malaise, d’avoir fait quelque chose de mal. Dans le couloir, on a croisé d’autres groupes d’étudiants en stage avec nous dans le service : « Vous aussi vous avez fait un TR à la dame dans le coma ? ». L’horreur. On était vingt."

Là : http://www.madmoizelle.com/toucher-vaginal-patientes...

Que disent nos lois françaises, ainsi que la Cour Européenne des Droits de l'Homme ?

Pourtant ce consentement est bien inscrit sur les droits des patients en France, notamment dans la loi Kouchner de 2002. De plus, les spécialistes de l'éthique médicale français sont formels : "tout acte médical réalisé sans consentement préalable du patient peut être assimilé à de la maltraitance (voir même du viol collectif ici) et peut donner lieu ensuite à des poursuites judiciaires !" Que l'on travaille dans un CHU ou dans un cabinet privé ou public d'ailleurs ! Il ne s'agit donc pas de s'indigner inutilement, de faire preuve de "pudibonderie" mal-placée ou de chercher à nuire à tout prix à l'apprentissage des étudiants en médecine de notre pays. Mais, de rappeler à nouveau à qui appartient le corps des hommes et des femmes qu'ils doivent soigner à un moment cruciale de leur vie, mais ne reverrons probablement jamais plus ensuite ! Les simples mots employés comme "mon" ou "ton" patient en disent long sur l'anonymat et l'indifférence générale, comme le célèbre "j'ai accouché Mme X", ou les discours trop souvent paternalistes et infantilisant vis à vis des femmes, si ce n'est carrément sexiste, autoritaire ou méprisant...

Si les lois locales et européennes se doivent théoriquement d'être connues et respectées par tous, lorsqu'il s'agit de liberté corporelle comme de liberté de soins ou d'absence de soins, elles se trouvent en pratique mise le plus souvent en contradictions avec les us et coutumes et perception de chacun. Ainsi, même la Cours Européenne des Droits de l'Homme peut renvoyer des messages contradictoires aux patient(e)s et médecins. 

Si on se reporte à l'affaire traitée en octobre 2014 d'une jeune femme russe, Mme KONOVALOVA, ayant été forcée à accoucher, en avril 1999, devant plusieurs étudiants en médecine, mais qui, ayant été déboutée plusieurs fois depuis, porte principalement "plainte auprès de l'hôpital, en réparation du préjudice moral prétendument causé à la suite des mesures visant à retarder la naissance." Cet accouchement "public" en CHU, et même "tout public", s'étant évidemment très mal terminé, avec un enfant extrait de force et placé ensuite en Unité de Soins Spéciaux pour Bébés. L'Hôpital prétendra avoir éditer une brochure distribuée à chaque patient lors de leur arrivée, mais que la mère en plein travail n'a évident pas pu lire avant son accouchement. Il y était notamment écrit :

"Nous vous demandons de respecter le fait que le traitement médical dans notre hôpital est combiné avec l'enseignement pour les étudiants en obstétrique et en gynécologie . Pour cette raison, tous les patients sont impliqués dans le processus d'étude ". 

Sous-entendu, vous n'avez pas le choix : vous acceptez ou vous partez !
http://hudoc.echr.coe.int/sites/eng/pages/search.aspx?i=001-146773#{"itemid":["001-146773"]}

C'est d'ailleurs principalement pour cette raison-ci que la Cour Européenne déclarera à l'unanimité que "la plainte concernant la violation alléguée du droit du requérant au respect de sa vie privée (est) recevable et le reste de la requête irrecevable", et "qu'il y a eu violation de l'article 8 de la Convention", Pourtant, elle ne condamnera l'Etat Russe qu'à une amende légère et symbolique de 3000€ pour préjudices morales et 200€ pour frais et dépenses ! Une misère, sachant que la plaignante réclamait plutôt : 140 000€ pour dommage matériel et 25 000€ au titre du dommage moral ET surtout 8000 roubles russes (RUB) pour ses frais encourus devant les juridictions nationales (4000 RUB en divers frais de justice dans son pays et une autre RUB 4000 pour couvrir le coût de l'examen d'experts). On constate donc encore une fois que même lorsque les patient(e)s et particuliers sont reconnues comme victimes et les médecins, structures hospitalières ou états coupables, les peines restent largement en dessous des préjudices physiques et moraux. L'inverse est beaucoup plus rare, mais toujours largement relayé par les médias et médecins qui parleront alors de "persécution" ! A mon sens, la justice civile est toujours moins magnanime envers les ivresses au volant des chauffeurs de bus scolaire ou pilotes d'avion, les fautes des éducateurs et enseignants en sorties scolaires ou classes vertes ; voir même les divers "Ordres" envers les erreurs des infirmières ou sages-femmes ! Quand aux violeurs et maris violents n'en parlons même pas ! La Justice des Hommes a parfois des réactions surprenantes et injustes pour le commun des mortel(le)s que nous sommes.

Cependant, rappelons qu'en France chaque médecin a (ou aura) prêté serment avant d'être admis parmi ses pairs. Certes, le fameux serment d'Hippocrate a été remplacé par le serment médical (cité plus bas), mais reste toujours considéré comme élaborant les principes de base de la déontologie médicale occidentale :

SERMENT MÉDICAL d'HIPPOCRATE :

"Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services  qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes ET mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque."   

La responsablité de l'Ordre des Médecins & de tous ceux qui laissent faire, sans rien dire, ni faire...

Ainsi,, il est totalement normal que ceux qui ne le respectent plus soit rappelé "à l'ordre" et jugé d'abord par le Peuple et non uniquement par leurs "Ordres" et leurs "Pairs" (collègues) lors d'un Conseil inévitablement corporatiste et élitiste !

Le vrai problème vient que les chirurgiens, et leurs prédécesseurs barbiers, se sont "entraînés" durant des siècles à disséquer des cadavres et notamment des clochards et putains... Donc, dans l'inconscient collectif et héritages techniques du passé, beaucoup ne verront toujours pas vraiment : "Où est le problème, si cette femme ALLAIT mourir ?" Oui, mais voilà, cela ne doit plus se faire désormais ! Normalement, nous sommes devenu plus civilisés qu'au Moyen-Age, n'est-ce pas ! D'autant qu'on a découvert depuis, avec les nombreux témoignages de malades initialement dans le coma ou "cliniquement mort", que beaucoup relatent : avoir TOUT vu et TOUT entendu dans la salle d'opération ! Ce qui rend tous ces nombreux témoignages qui s'accumulent sur les réseaux sociaux encore plus atroces. Surtout que finalement de la mort, on ne connait que trop peu de choses pour se permettre ce genre de dérives médicales, voir d'abus sexuels collectifs. On peut oser le dire ici !

Pourtant certains étudiants refusent :

"Officiellement, c’était dans mes directives de stage données oralement au début du stage : je devais faire un TV à chaque patiente au bloc. Je ne les faisais pas, d’une part parce que je ne voulais pas le faire à leur insu et d’autre part parce qu’il y a finalement peu de contextes pathologiques pour lesquels le TV est intéressant. Le chef ne surveillait pas trop donc il ne s’en est pas aperçu jusqu’à la quasi-fin du stage. Quand il s’en est rendu compte, il a cependant exigé que je les fasse.

J’ai dit oui, et le lendemain j’ai demandé la permission à la première patiente (qui a refusé). L’infirmière du bloc m’a alors prise à part pour me dire qu’on ne faisait pas comme ça. J’ai dit : « Si je n’ai pas leur permission, je ne le ferai pas ». Elle m’a dénoncée à mon chef de stage. J’ai été hyper mal vue par les chirurgiens et toute l’équipe du bloc. On est venu me dire que soit j’acceptais de le faire à leur insu, soit je partais. Je suis partie et ils n’ont pas osé invalider mon stage."

Comme quoi il est toujours possible de dire NON, lorsqu'on en a réellement la volonté, l'envie et la faculté,
ce que quelqu'un de docile, aveugle ou endormi n'a évidemment pas !