Le retour précoce (HAD)
Choisir de rentrer plus vite chez soi après avoir donner naissance en maternité
On appelle "retour précoce" le fait pour une jeune mère de signer une décharge pour rentrer plus vite chez soi (malgré l'avis médical le plus souvent), tout en ayant quand même prévu un accompagnement professionnel à son domicile dit "Hospitalisation à Domicile" (HAD) avec une sage-femme, médecin, puéricultrice ou autre.
Généralement après les deux heures suivant la naissance (phase d'observation minimum) vous pouvez demander à sortir avec votre ou vos bébé(s) en bonne santé, surtout s'il n'y a pas eu d’anesthésie péridurale, césarienne et autres complications, ou que vous souhaitiez juste avoir plus repos et penser pouvoir mieux le faire, vous doucher et même mieux manger chez vous.
Attention ! Cela demande tout de même d'être aider en post-partum et accompagner 24h sur 24h à la fois par la famille (et pas uniquement le conjoint) ET par au minimum une sage-femme libérale pour le suivi médical journalier des premiers jours.
Quels sont les avantages ou inconvénients du "retour précoce" ou HAD ?
On définit souvent le "retour précoce" ou "hospitalisation à domicile" durant le post-partum, à un retour chez soi plus rapide que prévu, c'est-à-dire le jour même ou le lendemain de la naissance. Mais, peut-on parler "d'hospitalisation" lorsqu'une femme n'est pas malade mais vient simplement de donner la vie, est donc normalement épuisé et a surtout besoin de se reposer ? Ainsi, certaines femmes penseront mieux dormir chez elle dans leurs propres draps, se doucher ou manger quand bon leur semble et aux rythmes surtout des besoins de bébé, auprès des siens plutôt qu'à l'hôpital, alors que pour d'autres ce sera plutôt le contraire parce que chez elle elles ne se sentiront pas en paix, ni en total sécurité !
Malgré les pressions psychologiques ou physiques des professionnels toujours aussi "bien intentionnés" à votre égard, voir même menaces ou chantages que vous pourriez subir (si si on confirme que cela existe encore aux XXIème siècle !), n'oubliez jamais qu'un hôpital n'est ni une prison, ni un camp de concentration où on peut vous faire faire n'importe quoi ou faire n'importe quoi aussi à votre ou vos enfants, et donc que vous avez le droit d'en sortir avec à tout moment - loi Kouchner de 2002.
Encore une fois, il s'agit avant tout d'un choix personnel à envisager au cas par cas en fonction de votre situation familiale, du déroulement de l'accouchement si sans soucis majeur et sans péridurale ou autres anesthésiants, mais également en fonction de l'état de santé de la mère et de l'enfant, comme des possibilités pratiques de retour précoce avec l'aide concrète d'une ou deux personnes disponibles 24h/24 durant au minimum 3 à 5 jours et si possible 2 à 3 semaines complètes (1er palier de croissance).
En fait, la question tient moins dans le fait de rentrer ou non plus tôt de la maternité, mais surtout d'être soutenue par vos proches et accompagnée lors du retour au domicile par un ou des professionnels de santé préalablement informés (votre sage-femme libérale, la puéricultrice de PMI, votre médecin généraliste, etc.) - lire texte en PJ ci-dessous.
Cependant, dans tous les cas en post-partum, il est essentiel d'être aider physiquement et soutenue psychologiquement par une tierce personne jour et nuit durant au minimum une semaine : mamie, sœur, cousine, voisine, doula, etc. puis uniquement en journée si possible 2 ou 3 semaines. Une présence féminine importante et différente de celle du père, souvent lui aussi un peu chamboulé et fatigué lors de ces intenses moments d'émotions, surtout s'il doit en plus retravailler rapidement après la naissance. Sachant que le congé de paternité passe bien désormais en 2021 de 11 à 25 jours en France, si vous êtes salariés. En réalité, un véritable post-partum et accompagnement à la naissance devrait durer minimum 40 jours (durée du déluge), c'est-à-dire passer les 6 premières semaines (2ème palier de croissance) - voir document joint "la peur de manquer de lait" sur page : Ce qu'il faut savoir sur l'allaitement
Organiser un relais d'aides quotidiennes puis hebdomadaires et mensuels
Cette aide précieux ou mieux ces personnes seront autant prévues pour la gestion du quotidien que pour les soins nécessaires à la mère comme à l'enfant mais surtout pour soutenir SES choix de naissance et maternage : allaitement, portage, massage bébé ou HNI, etc. Cela afin de faciliter déjà un repos réparateur pour tous, y compris bébé et papa (s'il y a !). Et là, on n'est jamais trop nombreux et nombreuses pour se relayer, et aider les parents et pas en même temps. Car, on voit trop souvent certains mères, ayant vécues une césarienne, une naissance multiple ou même simplement douloureuse et difficile, totalement abandonnées en rentrant de la maternité même au bout de 3 ou 6 jours. Ainsi, complètement épuisées, agressives voir même au bord du "burn-out" (nuits quasis blanches obligent !), elles doutées constamment ou surestimées totalement leurs capacités physiques et mentales comme compétences de bébé. Incapables alors de bien reconnaître ses signaux de faim, fatigue, froid, pleurs pour rots - pets - urines - excréments, etc.
De même, comme on peut fréquemment le lire dans les magazines et réseaux sociaux, tous leur conseilleront de "se reprendre" et "prendre soin d'elle" en reprenant d'abord une activité sexuelle, professionnelle voir sportive avec (!). Ainsi ces jeunes mères "trop parfaites" (souvent pour le 1er bébé car après on apprend de ses erreurs :) essayeront de retrouver trop rapidement leur "vie d'avant et activités quotidiennes pour ensuite s'éreinter physiquement et psychologiquement durant des semaines ou mois, voir année... sans pouvoir récupérer véritablement de cette naissance épuisante, ni "relever la tête de l'eau". Baby blues, burn-out ou dépression dite "du post-partum" ne seront alors plus très loin et tout le monde s'étonnera ensuite de l'épuisement chronique de toutes ces jeunes "superwomen" modernes !
Pourtant, il faut sans cesse nous, les plus anciennes, le rappeler aux plus jeunes qu'un post-partum réparateur devrait être d'au moins 60 jours de repos à la maison dont 10-15 jours minimum au lit et si possible en pyjama avec bébé auprès de soi (peau-à-peau plus fréquent). En bref, si vous vous habilliez lors d'un "retour précoce", vous êtes "fichue" ! Votre entourage oubliera que vous êtes en période de convalescence et vous en demandera toujours davantage - y compris vos enfants comme vos proches. En France, les gens ne savent généralement plus respecter ce temps de repos-là. Ils oublient malheureusement que les jeunes "accouchées" ont davantage besoin d'aides techniques que de conseils et consignes théoriques lors de la naissance de leur(s) enfant(s).
Pour résumer, selon vos possibilités, faites-vous aider par votre sage-femme, puéricultrice, médecin, infirmière, etc. ET par votre mère, grand-mère, amie, sœur, voisine, collègue, aide à domicile ou par une doula expérimentée mais surtout préparer bien cela avant pour mieux vivre sereinement l'après naissance.