Les maisons de naissance 

La situation actuelle des Maisons de Naissance en France et à l'étranger

Une Maison de Naissance en France est une structure médicale gérée par des sage-femmes dans des chambres plus confortables, dites "comme à la maison", attenantes à un service chirurgical par contre. C'est pourquoi, en réalité, il n’existe toujours pas de réelle maison de naissance indépendante d'un hôpital ou clinique dans notre pays, c'est-à-dire entièrement autonome administrativement et indépendante financièrement. 

Alors que nos voisins européens en sont déjà pourvus de plusieurs dizaines ou centaines chacun qui fonctionnent parfaitement bien depuis de nombreuses années (Pays Bas, Belgique, Luxembourg, Suisse, Allemagne, etc.), malgré les restrictions budgétaires actuelles.

Article et chiffres sur l'autre page : Le droit de choisir son lieu de naissance

Alors pourquoi pas nous, en France ? 

Grâce au récent texte de loi de 2013 qui autorise officiellement l'expérimentation des "maisons de naissance" en France, on trouve de plus en plus de "salle nature" ou "salle naissance" ou "pôle physiologique" rattachés aux services de gynécologie-obstétrique de certains hôpitaux, soit à l'intérieur des locaux, soit un peu à l'extérieur et intitulés arbitrairement alors comme "maisons de naissance", mais jamais situées très loin non plus d'un bloc opératoire "en cas de césarienne d'urgence", selon les exigences du Ministère des Solidarités et de la Santé :

"Les « maisons de naissance » sont des structures autonomes qui, sous la responsabilité exclusive de sages-femmes, accueillent les femmes enceintes dans une approche personnalisée du suivi de grossesse jusqu’à leur accouchement, dès lors que celles-ci sont désireuses d’avoir un accouchement physiologique, moins médicalisée et qu’elles ne présentent aucun facteur de risque connu."https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/structures-de-soins/article/les-maisons-de-naissance

Cela n'a évidemment RIEN à voir avec les vraies "maisons de naissance" extra hospitalières existantes à l'étranger. Même si leur augmentation chaque année en France témoigne d'un réel et louable désir de la part des équipes médicales de ces hôpitaux, comme des sages-femmes libérales conventionnées, d'offrir davantage de confort et d'intimité aux femmes ayant vécues des grossesses non pathologiques. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit encore et toujours pour les femmes enceintes d'accoucher dans des structures hospitalières déguisées aux protocoles stricts voir abusifs dans certains cas. Le plus ennuyeux étant les quiproquos que cela entraîne alors très souvent comme la grande déception des parents et associations comme la notre.

Car, une "grosse-sse" ou un "ac-couchement" perçu au départ comme "non pathologique" selon certains peut vite basculer dans le "pathologique" pour d'autres selon des perceptions très relatives. En effet, dès que le moindre soupçon et risque s’immisce dans les esprits de soignants anxiogènes, la machine se grippe ! Par exemple, lorsque la femme enceinte dépasse le terme de quelques jours, lorsque le fœtus ne se "retourne" pas à temps ou le fait à la dernière minute, lorsqu'on décèle un peu trop de sucres et donc de "diabète gestationnel" physiologique le plus souvent, de tensions artérielles, de bactéries type streptocoque B, etc. Alors, on sort brusquement cette naissance-ci du cadre "physiologique" pour la faire entrer dans celui du "pathologique". Mais selon quels critères et preuves déjà (études randomisées contrôlées indépendantes) ? Ceux de l'HAS, ceux de l'OMS ou ceux des gynécologues-obstétriciens du CHU truc muche ? On en revient donc toujours aux mêmes problèmes que sont les variations "subjectives" des protocoles "objectifs", propres à chaque soignant, service, hôpital-clinique, région, pays, etc.

Sachant qu'un accouchement physiologique en maison de naissance comme à domicile ne s'adresse de toutes façons qu'aux femmes enceintes n'ayant jamais eu de maladies graves ou relevant de particularités complexes. Ce qui ne tient, au final, qu'à la mère de définir selon ses propres peurs et bénéfices/risques, type présentation par siège ou transverse, gémellité ou plus, prématurité, violences gynécologiques-obstétriques antérieurs, etc. On est souvent donc en droit de s'interroger sur le sens réel des peurs, phobies, croyances de chacun.e.

Que signifie ac-coucher aujourd'hui ?

En fait, il s'agit de retourner à l'acte naturel "d'enfanter" (c'est-à-dire mettre au monde un autre être humain) et non plus "d'accoucher" (c'est-à-dire se coucher pour naître). Voilà pourquoi, la naissance physiologique sans anesthésiant se doit d'être considérée à nouveau comme la norme biologique de l'espèce humaine à l'inverse de la naissance médicalisée ou de la césarienne programmée ; même si elle se justifie aussi parfois. Chacun ayant à se positionner en toute conscience en fonction de sa propre histoire et perception des risques inhérents à la vie ou mort, et donc à ceux et celle susceptible de la donner. Sans se laisser contaminer non plus par ses propres peurs et croyances comme celles des autres vis à vis de la douleur, mort et maladie. Car il n'existe rien de plus contagieux et néfaste que la peur et la désinformation !

Surtout, qu'aujourd'hui, de plus en plus de futures mères recherchent autant davantage la sécurité que le respect, l'écoute donc plus d'humanité et de proximité avec des personnes compétentes mais surtout aimables, calmes et de confiance lors de la naissance de leurs enfants. C'est pourquoi, certaines souhaitent vivre pleinement ce moment si intense de leur vie chez elles ou dans de petites maisons de naissance "comme à la maison", en dehors d'un milieu hospitalier trop anxiogène selon leurs points de vue à elles, auprès de la ou des mêmes personnes familières dans un cadre plus conviviale, intime, chaleureux et surtout plus rassurant que l'hôpital ou clinique. On pourrait même parler de plus de lenteur. Car la naissance d'un enfant a besoin d'être entourée de beaucoup de calme, silence et patience. Tout l'inverse donc d'une fourmilière grouillante et bruyante !

Alors qu'au contraire, les divers gouvernements ferment de plus en plus de petites structures hospitalières de niveau 1 ou même 2, au profit de gros CHU de niveau 3, qui certes possèdent davantage de matériels médicaux plus performants mais aussi plus coûteux en appareil, avec, par conséquence, beaucoup moins de personnels et donc de contact et relations. Ce qui plonge souvent les familles dans plus de technicité donc de froideur, de vitesse et d'anonymat le long, long, très long et interminables couloirs à traverser des labyrinthes impersonnels, de belles chambres individuelles parfois refaites à neuf (avec douche et WC privatif, télévision, wifi, etc.) et un accueil pensé "comme à l'hôtel clic and connect" (donc totalement impersonnel aussi), mais où la masse et le nombre encore croissants des naissances en 2021 augmentent et broient encore davantage chaque jour l’individu et l'individualité. 

Alors que beaucoup de jeunes mères réclament, elles, plus d'intimité avec des suivis globaux plus personnalisés avec la même personne avant, pendant comme après la naissance ; afin de mieux supporter la douleur pendant, mais aussi mieux s'en remettre après. Elles rêvent, alors,  davantage d'un petit havre de paix pour donner naissance, d'un "nid" intime et chaleureux au mieux dans une réelle "maison de naissance" avec 2-3 chambres pas plus, peu d'interventions et surtout sans protocole figé ni actes médicaux iatrogènes. Hors, dans la plupart des maternités françaises, on leur propose plus souvent l'inverse pour des questions purement financières ou pratiques, d'organisation ou d'administration, ce qui, en réalité, ne les regardent pas ! Parfois même quand ce n'est pas sous couvert de sécurité un brin paranoïaque. Après tout, il s'agit bien du cour normal de la vie humaine, avec ses joies ou peines. Sachant qu'aujourd'hui en France, une femme a statistiquement plus de chance de mourir dans un accident de voiture qu'en accouchant. Pour autant on ne lui interdit pas encore de rouler ! Bref, le libre arbitre reste le libre arbitre et nul n'a le droit de remettre en question non plus les choix et droits des femmes.

Voilà pourquoi, il n'est pas simple de répondre à cette question récurrente et urgente de beaucoup de femmes enceintes (question urgente pour elles mais jamais pour les autres visiblement) : pourquoi n'y-a-t-il toujours pas de maison de naissance près de chez nous ? Voir de sages-femmes AAD près de chez nous ? Et même parfois de maternité près de chez nous (désert médical) ? Alors qu'encore une fois les femmes en France méritent d'avoir aussi et enfin le droit de choisir leur lieu de naissance quel qu'il soit et quel que soit notre propre perception là-dessus.

La situation juridique de la France à la lumière du combat mené par Eudes GEISLER dès 2009

Comme souvent en France cette question se noie dans un cadre légal obscure qui, parce qu'il est devenu trop exigent en terme de sécurité et trop lourd au niveau des normes et exigences administratives comme financière notamment en terme d'assurances (voir la page Accouchement à Domicile), ce qui empêche clairement les sages-femmes de devenir réellement "libérale" donc autonome déjà, comme n'importe quel autre petite structure d'accueil à la naissance non conventionnée de se créer en France. C'est un peu comme pour l'ISF et les écoles alternatives hors contrat, imposer un passage obligé par le secteur public est un énorme dommage pour la pluralité et la diversité des choix démocratiques !

C'est pourquoi également on ne peut pas comprendre tous les enjeux qui se cachent derrière cette simple question si on ne s'intéresse pas à ce que dictent nos gouvernements, autorités administratives et lois françaises, à ce qu'elles interdisent formellement comme à ce qu'elles tolèrent tacitement ou autorisent très officiellement. Et on ne sait que trop aujourd'hui comme il existe de bonnes et mauvaises lois, des amendement ou "lois scélérates" votés en catimini à 4h du matin ou celle attendu avec impatience par tout un pays et débattu durant des jours ou semaines comme la loi sur l'avortement, la cigarette dans lieux publics, le mariage pour tous, etc. 

En fait, toute loi peut vite devenir 'hors la loi" lorsqu'elle est mal employée, par des individus malveillants dans un système trop libéral en apparence mais en réalité trop répressif voir tyrannique. Quand elle va trop loin et qu'elle prive l'individu de son droit le plus fondamental : celui de disposer de son corps comme bon lui semble tant que cela ne nuit pas à autrui. 

Mais, l'enfant encore à l'intérieur du ventre de sa mère, est-il un citoyen à défendre ardemment car appartenant d'abord à la collectivité ou bien est-il avant tout le prolongement de son corps, et dépend donc de la vie privé et relation intime de ses parents qui en ont en priori la responsabilité, et non la "propriété privé" puisque ce n'est pas une chose mais bien un être humain non indépendant, ni mature encore avant l'âge adulte. Sur cette question existentielle, la bataille fait rage encore ! Opposant ceux et celles qui défendent en priorité les droits des femmes de donner naissance "où, comment, avec qui et comme elles veulent", contre ceux et celles qui pensent sincèrement défendre d'abord "les droits des enfants" d'exister en dehors de la volonté et de la toute puissance parentale. Les deux opinions se défendent mais malheureusement trop souvent au détriment de la santé ou liberté des uns ou des autres.

Voilà pourquoi le procès d'Eudes GEISLER contre la CPAM de Moselle, qui a débuté en 2009 et qui s'est poursuivi jusqu'en 2013, est un parfait exemple de la complexité du sujet, car il retrace tous les enjeux économiques, politiques et humains sous-jacent de cette brûlante question.

Pour en savoir plus voir : http://wiki.naissance.asso.fr/index.php/Portail/NaissanceSansFrontieres

Lettre écrite au procureur
par l'Association DANS LES BRAS,
le 11 février 2011,

"Je témoigne ici en faveur de Mme Eudes GEISLER en qualité de présidente de l’Association Dans les Bras (Sarrebourg - Phalsbourg), afin de confirmer qu’il n’existe actuellement en Moselle-Est que très peu de choix offert aux femmes désirant vivre pleinement un accouchement physiologique. En effet, La France ne dispose toujours pas en 2011 de réelles maisons de naissance (comme proposé par l’OMS depuis longtemps déjà) mais des salles dites "nature ou physiologique“ dans quelques maternités. Cela aboutit donc à une absence de choix en matière de lieu de naissance et donc à une privation de liberté. Car, ces "salles natures“ n’ont absolument rien à voir avec l‘espace spécifique et indépendant d’une structure hospitalière ; comme existante dans d’autres pays limitrophes tel que l’Allemagne, la Belgique, etc.

Il n’existe plus non plus de sage-femme libérale pratiquant un accompagnement globale avec un suivi avant, pendant et après l’accouchement, ni à domicile (AAD), ni même à l’intérieur des maternités de notre région avec accès à un plateau technique (HAD). Cette alternative-ci démarre lentement en Alsace, mais n‘existait pas encore à l’époque où Mme GEISLER a accouché en Moselle. A l’époque, une seule sage-femme acceptait de faire un accompagnement global avec AAD, mais uniquement sur la ville de Nancy ; ce qui est loin d’être suffisant aux regards des demandes de plus en plus fréquentes des mamans.

Depuis de nombreuses années, moi-même avec d’autres bénévoles d‘association de soutien à l’allaitement, à la naissance ou à la parentalité rencontrons beaucoup de parents en âge de procréer ou maternant leurs enfants. Nous avons donc assez de recule pour constater l’évolution et la diversité des demandes en matière d’accouchement, en fonction de leur âge, sexe, race, milieu socio-économique. Aujourd’hui, nous constatons que de plus en plus de jeunes parents cherchent vraiment à retrouver intimité, chaleur et convivialité lors de ce moment important. Et cela souvent auprès des mêmes personnes, voir d‘une seule et même personne lors d’un suivi global, afin de créer un lien affectif fort, essentiel à la quiétude et au bon déroulement d‘une naissance physiologique. Un lien affectif fort, entre femme et sage-femme, tel qu’ont parfois connu nos propres mères ou grand-mères et que cherchent aujourd’hui à recréer davantage de jeunes mères.

Ce n’est pas forcément un rejet de toutes formes d’intervention médicale lors de l’accouchement ou le signe „new-age“ de toutes formes de technicité (si elle est nécessaire évidemment à la survie de la mère ou du bébé), c’est plutôt un désir de préserver l’intimité de son corps comme celui de son enfant. Car, un hôpital reste un endroit souvent froid, anonyme, aux règles parfois strictes et rigides, même s’il s’agit aussi d‘un espace incontournable et important dans nos existences, car initialement conçu pour soigner nos maladies et nous guérir, mais pas au départ pour y donner naissance. C’est pourquoi, il est si difficile pour certaines femmes, qui ne se sentent pas malade mais simplement enceinte, de mettre au monde leurs enfants dans un tel espace. Un lieu où se côtoie étroitement la vie et la mort, mais aussi virus, microbes et bactéries… Un lieu où on sauve des vies chaque jour, mais où actuellement on souffre en "donnant le jour“ et notamment parce qu‘on y bloque, même involontairement, toutes libérations d’hormones naturelles contractiles tel que l’ocytocine naturel (et non synthétique) ou de détente comme les endorphines.

Pourtant, de nombreux écrits et témoignages collectés à travers le monde et études internationalement reconnues et sérieuses viennent apporter aujourd’hui la preuve qu’au XXIème siècle, avec les connaissances acquises en matière obstétrique par les sages-femmes, l’accouchement à domicile ou en maison de naissance est devenue aussi sûre qu’à l’hôpital. Tout d’abord, parce qu’on n’y traite pas de grossesses pathologiques, mais aussi parce que ce sentiment d’intimité et de sécurité s’y trouve privilégié. A l’inverse des sentiments d‘angoisse et de stress ressentis dans un espace inconnu et "inhospitalier“. On sait bien que les hormones du stress (tel que l‘adrénaline, la cortisone..) ne facilitent pas le pré-travail, ni parfois même son dénouement. Certes, beaucoup de femmes ressentiront ce sentiment de sécurité au sein même d’une structure hospitalière et préféreront une analgésie péridurale ou une césarienne programmée par nécessité ou pour se rassurer, mais d’autres réclameront à l‘opposer le droit d’accoucher en dehors d’une telle structure. Simplement parce qu’accoucher à l‘hôpital leur fait réellement peur et parce que leur état de santé est bon dans l‘ensemble. Voilà donc, la raison principale pour laquelle Mme GEISLER a choisi la même maison de naissance lors de ses deux accouchements, afin de se retrouver dans un lieu connu auprès des mêmes personnes à l’écoute de ses besoins dans un endroit chaleureux et amical selon elle.

Ce sont des choix de vies, des sentiments et désirs qui ne s’expliquent, ni ne se jugent, mais s’acceptent comme faisant partie de nos histoires personnelles et de nos différences. Comme certaines femmes choisissent d’allaiter avant la naissance et d’autres non, comme certaines souhaitent avoir peu, voir pas du tout de monde autour d’elles lors du pré-travail, alors que d’autres le réclament ardemment, comme certaines souhaitent porter, masser, bercer bébé et d’autres ne se voient pas du tout le faire, etc. Mais, en matière de fertilité comme de maternité, les sentiments féminins sont toujours très complexes à cerner puisqu’il touche au plus profond de l’être intime comme du libre-arbitre ; idem pour le choix des moyens de contraception, le choix d’avorter ou non…

Car nous, les femmes, sommes toutes, de tous milieux, en tous temps et tous pays, obligées de faire des choix qui auront un impact direct sur nos vies, notre corps, autant que sur la vie et le corps d’autrui. Mais à quel moment, peut-on dire que mon corps de femme m’appartient ou appartient à un autre que moi : homme, mère, père ou enfant ? Lorsque nos mères ou grand-mères choisissaient de partir accoucher ou avorter à l’étranger en bravant les lois françaises de l’époque, elles ne le faisaient pas par provocations ou par vices, mais uniquement par nécessites. Car, d’autres alternatives n’existaient pas alors dans leur propre pays. Elles le faisaient parce qu’elles considéraient que leurs corps leur appartenaient et qu’il s’agissait de leurs choix, leurs avenirs et leurs santés… Certes, à chaque génération de femme des "combats“ ou objectifs différents ! Et aujourd’hui, un de leurs "objectifs“ justement est d‘accoucher où elles veulent, quand et comme elle veulent, auprès de qui elles veulent.

Mme GEISLER n’a pas choisi de se mettre "hors norme“ en partant à l’étranger, elle a été contrainte à le faire par nécessité après plusieurs recherches infructueuses sur des lieux en France susceptibles d’accueillir son projet de naissance. Elle ne s’est pas non plus mise "hors la loi“, puisque la libre circulation des frontières européennes existe également en matière d’accouchement. Il n’est pas juste alors de parler d’ouverture européenne si l‘esprit nationalisme domine toujours dans nos administrations françaises. En fait, elle pensait sincèrement à ce moment-là faire ce qu’il y avait de mieux pour elle et son futur bébé. Elle n’a pas pensé non plus à mal la première fois en demandant le remboursement de ces frais à la CPAM de Moselle puisqu’elle cotise, avec son mari, depuis de nombreuses années à la Sécurité Sociale de son pays. Elle ne devait donc pas s’attendre à recevoir une amende de 100 euros à payer pour avoir accoucher dans un pays européen frontalier.

Condamnée et accusée à tord, alors qu’elle est en pleine maternité puis porte une seconde fois la vie en elle, par contre, est monstrueusement injuste ! Car, d’autres lui ont fait et souhaité beaucoup de mal volontairement, afin de faire un exemple de cette histoire et limiter la fuite des accouchements à "l'étranger“ pour des questions d'argent. C’est ceci qui est anormal et préjudiciable à la santé et à la quiétude de cette jeune mère, comme de ses enfants. Voilà pourquoi, il est grand temps de replacer cette histoire à sa juste place : il ne s’agit ici ni d‘un combat féministe avant-gardiste, ni de dresser l’étendard pour l’ouverture des maisons de naissance en France, il s’agit juste d’entendre et de reconnaître le désir d’une maman de voir accepter ses choix personnels et faire respecter ses droits de citoyenne.

Veuillez agréer, madame, monsieur le Procureur, l’expression de mes sincères salutations."

Stéphanie KELLER
Présidente de l’Association Dans les Bras