Le harcèlement scolaire & le suicide d'enfants

Non ! Il ne faut pas minimiser le harcèlement scolaire !

Dernièrement j'ai eu l'occasion de voir, un peu par hasard, le documentaire d'InfraRouge sur FRANCE 2 le mardi 10/02/2015 à 22h25 (53mn) : "Souffres douleurs : Ils se manifestent !" https://youtu.be/6S-1HLtuqkE ou pour les abonnés sur http://www.france2.fr/emissions/infrarouge/videos/117423014

Le constat est implacable ici, on y apprend qu'en France en 2015 au moins 1 élève sur 10 est victime de harcèlement à l'école, ce qui représenterait selon ce documentaire 1 200 000 élèves. "Le ministère estime à 383.830 le nombre de victimes de harcèlement sévère du CE2 au lycée, et à 700.000 si l'on inclut les victimes de harcèlement modéré, tandis que 4,5% des collégiens subissent du cyberharcèlement."

Ce documentaire comme article ici sur France Info met donc en lumière un phénomène que beaucoup pensent nouveau, alors qu'il est très ancien mais pas forcément aussi intrusif qu'aujourd'hui ! Car, il ne fait qu'accroître depuis 50 ans, et notamment depuis mai 68 jusqu'aux réseaux sociaux actuels, le "modelage des jeunes sur leur pairs" et plus sur leurs "pères", que démontre parfaitement l'excellent livre de G. NEUFELD et G. MATE (psys canadiens) dans : "Retrouver son rôle de parent", éditions de l'Homme, 2005. 

En fait, la démission des éducateurs comme des parents n'est qu'un symptôme pas la cause d'un mal-être social bien plus profond. Donc, espérons que cet excellent documentaire ne sera que le point de départ de recherches encore plus poussées sur le cruel problème du harcèlement entre jeunes, qui commence bien souvent dès les petites classes puis se prolongera à l’adolescence, à travers la sphère amicale ou familiale ensuite, au travail, etc. Voilà pourquoi, il est urgent d'agir maintenant le plus tôt possible ! Car, en réalité, beaucoup de jeunes n'y survivront même pas ! En effet, chaque année 3 ou 4 enfants se suicident à cause du cyberharcèlement, d'autres encore succomberont sous les coups de leurs bourreaux, dans les couloirs ou à "la sortie" des cours, lors de "jeux" dangereux, etc. Et ceux qui y survivront en resteront de toutes façons traumatisés à vie et développeront plus tard des tocs, automutilations, boulimies, anorexies, phobies scolaires et autres peurs de plus en plus handicapantes au quotidien. https://www.unicef.fr/dossier/harcelement-et-violence-lecole

Alors, ensuite, l'Education Nationale s'étonnera que beaucoup de parents déscolarisent encore leur enfant ou choisissent l'Instruction en famille (IEF) ! Alors, parfois ce n'est plus un choix mais bien une nécessité vitale pour l'enfant ! Parfois, c'est bien un choix mais quelles conséquences familiales, sociales et professionnelles ?  Et bien eux, les jeunes (et moins jeunes l'ayant subit) ils/elles en parlent enfin :

Alors, comme manifestement on ne pourra pas compter ni sur nos autorités, ni policiers ou gendarmes, ni sur nos dirigeants qui préfèrent regarer ou mettre l'argent du contribuable ailleurs, nous allons devoir agir seul ou par collectif ! Donc vous même pour lutter contre le harcèlement scolaire, qui est souvent relié au cyberharcèlement, montrer ce type de vidéos à tous les enfants et parents de votre entourage ! Envoyer le lien par émail à vos contacts, mais surtout aux collèges et lycées des environs, aux enseignants et éducateurs qui souffrent aussi sans oser s'interposer, aux élus qui démissionnent d'une certaine façon en refusant de mettre ce problème dans leurs priorités, etc.

"Si les pays anglo-saxons et scandinaves combattent le harcèlement scolaire depuis près de trente ans, la France, elle, n'a lancé sa première campagne de sensibilisation qu'en 2011. Ce phénomène, méconnu et banalisé, concerne 10% des élèves des écoles du pays, soit 1 200 000 enfants et adolescents. Pour éveiller les consciences, Emeline, Agathe, Lucas, Jacky, Charlène et Jonathan, âgés de 15 à 23 ans, racontent la cruelle réalité de ce fléau. Nora, Virginie et Raphaël, eux, ont vu l'un de leurs enfants succomber aux traumatismes du harcèlement scolaire. Ils livrent ici un témoignage vibrant, dans l'espoir d'interpeller une société trop indifférente."

Que dit la loi sur le harcèlement scolaire ?

En France, il existe bien une loi sur le harcèlement moral mais plutôt en direction des femmes, et non des enfants, qui n'aborde que peu la question du cyberharcèlement et de la responsabilité de l'agresseur en dehors du domicile de la victime, de son lieu de travail ou de l'école. Par contre, franchement même encore en 2022, la majorité des législateurs, dirigeants politiques comme d'établissements et surtout des médias s'en moquent complètement. SAUF qu'en brusquement quand cela les concerne personnellement (et cela ne dure jamais longtemps) on entend parler d'un accident ou suicide d'un jeune en France. 

Donc parents, élèves, amis aussi et autres proches, si vous êtes victimes ou témoins de harcèlement scolaire comme sexiste ou raciste surtout parlez en ! Pour vous, pour lui, pour les autres pour ceux et celles qui vivront pareil demain...

Donc, agissons pour Mattéo : un petit rouquin de 13 ans qui s'est suicidé en se pendant avec un foulard, le 8 février 2013, à cause des brimades régulières de ses camarades, mais également parce que le proviseur ne voulait rien entendre de ses et des plaintes de ses parents, en leur conseillant juste de "changer de Collège". Facile en pleine campagne et surtout totalement inapproprié ! Encore une fois, les victimes de violences sont méprisées ou condamnées et les bourreaux relaxés : http://www.telestar.fr/2015/videos/Harcelement-scolaire-le-temoignage-bouleversant-des-parents-de-Matteo-qui-s-est-suicide-a-13-ans-Video-77789

Agissons aussi pour Marion : 13 ans qui s'est suicidée de la même manière quelques jours après, le 13 février 2013 13h, à cause du harcèlement quotidien au Collège et permanent de ses "ami-es", la veille de la St Valentin. Ses parents n'ont su que plus tard pourquoi, notamment grâce à sa page Facebook qu'elle avait ouvert sous un pseudonyme ! Pourtant, même à 13 ans, les jeunes ne sont pas capables de gérer correctement le Net. Le contrôle à ce niveau est beaucoup trop laxiste et autorise tous les déchaînements émotionnels de jeunes pré-ados et ados au cerveau encore trop immatures pour faire la part des choses ou se protéger. ils n'osent souvent pas parler aux adultes qui ne sont d'ailleurs pas toujours prêts ou aptes non plus à écouter ou à agir rapidement. 

Face au rouleau compresseur des institutions comme des réseaux sociaux, on se trouve bien vite démunis ! En réalité, nos jeunes deviennent totalement dépendant des portables comme d'internet sans quoi ils pensent ne plus avoir d'"amis", "être transparent", ne plus "exister"... En fait, c'est tout l'inverse ! Car, le déballage public de leur vie privée, à l'image d'un journal "intime" mais qui ne l'est plus, les met certainement en danger. De plus, cela les formate en priorité à la soumission au groupe et à la totale abnégation de leur identité. Ils ne comprennent pas que ces "relations" ne sont PAS des "ami(e)s", et peuvent même parfois être plus nuisibles que bénéfiques. Surtout à un âge sensible ou le "modelage sur les pairs" s'amplifient partout et à tous les niveaux de leur vie (apparences physiques, sports, sorties et autres activités sociales, goûts musicaux ou artistiques, etc.). Les rendant totalement dépendant d'êtres aussi immatures qu'eux, en fait ! Nous même, adultes, nous devrions d'abord nous déprogrammer de la glorification opérée un peu partout, et surtout dans les médias, de cette "culture ados". Notamment du fait qu'avoir beaucoup d'"amis" devient souvent un critère de sélection sociale comme professionnelle !

Enfin, agissons pour que plus jamais AUCUN élève ne subisse du harcèlement moral ou physique dans l'enceinte d'un établissement français ; auquel souvent les parents l'ont confié en toute confiance et qu'ils payent même avec leurs impôts (public) ou directement (privé) ! D'autant que, de ce qu'on en connait : "le harcèlement scolaire, les violences physiques et verbales répétées, toucheraient selon les statistiques nationales 10 % des élèves de France soit 1,2 million d'élèves." Un site d'information du Ministère de l'Education Nationale fait le point sur le sujet du harcèlement (qui contacter ? Outils pédagogiques) et donne quelques conseils. Même si, en apparence, la volonté politique semble là : http://www.slate.fr/story/97817/vallaud-belkacem-rompre-silence-harcelement-scolaire mais, en réalité, rien n'a jamais aboutit ! Les ministères & hauts fonctionnaires font tous semblant chaque fois de "découvrir ces drames" en promettant d'agir sans jamais le faire au final, ce qui usent les parents et associations et leurs font perdre toute confiance. C'est ça l'impact réel et significatif sur un mal-être beaucoup plus profond !

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