Apprendre à lire & écrire en France

Apprendre à lire et à écrire... avec quelles méthodes ?

Tout d'abord comme on apprend à parler une langue évolutive dans un espace-temps précis, on apprend aussi à lire et écrire ensuite cette même langue et code linguistique et règles d'écriture dans un milieu, temps donné et lieu défini par un système politique et éducatif précis. 

C'est aussi le constat sans appel de Céline ALVAREZ, chercheur en linguistique et en neurosciences, ex-professeur des écoles qui expérimenta durant 3 ans les méthodes de Maria Montessori dans une école maternelle à Gennevilliers (ZEP) et obtint des résultats étonnants avant de se faire virer manu militari par le Ministère de l’Éducation Nationale. 

Face à ce cruel constat sur nos programmations mentales et éducatives comme sur les violences institutionnelles de plus en plus visibles désormais en France envers les élèves autant que les parents et enseignants eux-même, nous sommes en droit de penser qu'en réalité nos autorités n'ont aucune intention de chercher à la perdre la "leur"... d'autorité ! Et encore moins de risquer de perdre leurs privilèges ancestraux ni d'inverser leur non moins ancienne hiérarchie des normes sociales, ethniques et financières, donc également les autres "pyramides" des classes, inégalité des races, sexes, milieux... C'est ce que Céline ALVAREZ, dans sa grande sincérité et naïveté, a méconnu ou minimisé de la part de ses adversaires au sein des "experts" pédagogues, ceux-là même qui auraient au contraire dû la soutenir et partager son enthousiasme autant que ses "découvertes".

En résumé, dans notre société de classes et hiérarchies, il faut absolument encore que les pauvres restent pauvres et peu instruits, enfermés dans des "ZEP" = ghettos (surtout si black-blanc-beurre), dans des structures éducatives publiques délaissées par nos gouverne&ments et collectivités, avec toujours trop peu de locaux (ou sales, dégradés et abandonnés tel quel exprès !), de moyens financiers (peanuts : "cacaouètes" en anglais puisque tout s'y anglicise, exprès aussi !) et surtout de personnels (sous payés, dénigrés, violentés... effet "boule de neige" assuré !).

Trop longtemps que ça dure, trop longtemps qu'on s'en plaint, trop longtemps qu'on en parle... alors quand est-ce qu'on agit vraiment ?

Les célèbres méthodes : "syllabique, globale ou semi-globale"... qu'est-ce que c'est ?

Qui n'a pas entendu parler des méthodes éducatives ordinaires et républicaines françaises ?

Pour faire simple, au risque peut-être de paraître un peu "simpliste" à certains "spécialistes" en pédagogie, eux même bien endoctrinés, il s'agit des deux principales méthodes apprentissage de la lecture mise en place par notre système scolaire français depuis... on ne compte même plus... disons le siècle dernier ! Mais qui n'ont toujours évidemment pas beaucoup évolué depuis Jean Jaurès & compagnie ! 

Car il faut quand même reconnaître et admettre (comme on va le faire ici) que les rares "écoles pilotes" encore en France, particulièrement chères et donc élitistes, datent toujours du début du XXème siècle avec Maria Montessori, Rudolph Steiner, Augustin Freinet, etc. 

Auparavant, c'est à dire AVANT mai 68 et ses bouleversements, dans toutes les écoles républicaines ou presque, hormis dans certaines écoles "alternatives pilotes" donc, tous les élèves de Primaire avec l'aide de leurs instituteurs.trices/maîtres.ses/professeurs des écoles... apprenaient la méthode syllabique ou alphabétique aux enfants de "France & de Navarre", et même encore au-delà  : DOM-TOM & autres "anciennes" colonies africaines, asiatiques, américaines, etc. D'ailleurs juste une remarque ici : avez-vous remarquer comme on aime tellement en français régulièrement changer de dénomination pour le même métier de m..., en fait, afin de leur donner l'air de les revaloriser chaque fois : comme "technicienne de surface" pour femme de ménage, "assistante maternelle" pour nounou, "agent d'entretien" pour éboueur, etc. Mais ne vous y trompez pas, leurs salaires, eux, ne changent jamais ! Pire... qu'ils diminuent chaque année comme peau de chagrin ! 

En tous cas, tous ces "gentils enseignants" leur expliquaient consciencieusement, avec patience ou acharnement, et leur explique toujours de la même façon aujourd'hui, qu'une lettre avec un son propre (appelé phonème) à côté d'une autre lettre pouvaient former d'autres sons qui, comme en musique, se prononcent de différentes façons et reçoivent ainsi un autre "symbole" ou syllabe pour former alors des mots puis des phrases puis des textes longs.. très, trop longs pour des petits cerveaux immatures encore. Comme par exemple les lettres e+u qui attachées vont donner le phonème /ø/ : eu : 

"Un phonème est en réalité une entité abstraite [un symbole], qui peut correspondre à plusieurs sons. Il est en effet susceptible d'être prononcé de façon différente selon les locuteurs ou selon sa position et son environnement au sein du mot (voir allophone)." "L'allophonie ne doit pas être confondue avec l'homophonie, où des mots différents partagent la même prononciation, les mêmes phonèmes. En français, les suites de phonèmes /pɛʁ/ et /mɛʁ/ peuvent chacune correspondre à des sens différents (père, pair, perd et mère, mer, maire respectivement), mais dans tous les cas, le phonème /r/ pourra être réalisé selon ses différents allophones."

Bon, vous aussi vous n'avez rien compris ! C'est pas grave les sachant-savants-savent, eux, c'est le plus important !

Quand l'éducation sort de son trou pour devenir une "science"... ou un art... c'est selon !

Et voici que naît alors la "Science", avec un grand S, complexe (parce qu'il faut qu'elle le soit pour avoir l'air d'une science) de la linguistique et de la phonétique, dont les enfants et les parents se moquent royalement avant de se retrouver face à face avec ces signes bizarres à décoder en... toujours trop peu de temps pour eux ! De plus, n'oublions pas que notre si belle, libre et mélodieuse langue française doit pourtant être chaque année validée, enregistrée et répertoriée dans une "Bible" (mais réactualisée, elle) qu'on appelle "encyclopédie" ou "dictionnaire" approuvés (certifiés conformes) par nos vieux croutons d’académiciens, tous franc-mac à la majorité écrasante d'hommes blancs évidemment (31 dont 1 seul noir contre 6 femmes) et encore en 2022 adoubés par...

"L’Académie française, fondée en 1634 et officialisée en 1635 par le cardinal de Richelieu, est une institution française dont la mission est de « contribuer à titre non lucratif au perfectionnement et au rayonnement des lettres » et la fonction d'approuver la publication au Journal officiel d'équivalents francophones de termes techniques étrangers dans la langue française2. Elle se compose de quarante membres élus par leurs pairs, et est la première des cinq académies de l'Institut de France.

La mission qui lui est assignée à l’origine, et qui sera précisée par lettres patentes de Louis XIII le 29 janvier 1635, est de travailler à « donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ». Dans cet esprit, elle compose un Dictionnaire de l'Académie française, dont la première édition est publiée en 1694 et la neuvième est en cours d'élaboration. Elle attribue également des prix littéraires, dont le plus renommé est le Grand prix de littérature de l'Académie française."

Et on s'étonnera ensuite du peu de représentativité des classes populaires, femmes, autres ethnies & co dans nos textes littéraires autant que système scolaire et société, mais également dans nos lois, constitution, règlements, de même que dans notre langage avec par exemple l'écriture inclusive féminisé qu'on défend naturellement ici vu que représentant encore la moitié féminine du peuple français donc de sa langue et donc de nos droits ainsi que de ceux de nos enfants (filles et garçons compris). Afin, un jour, espérons-le, nous puissions équitablement changer le mot injuste de "Fraternité" entre frères (franc-mac) par celui de "Solidarité" (frères & sœurs sans obédience). Comme notre ancêtre Olympe de Gouge le réclamait en 1791 : que notre "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen" deviennent enfin aussi celle des Femmes pour défendre tous nos "Droits Humains et Citoyens".

C'est également le signe ici du gouffre immense qui se creuse de plus en plus entre les élites et les populations, autant par le langage que par l'accès à certains lieux, documents, médias TV ou radios. Nous devons admettre que la parole comme l'écriture n'est et n'a jamais été partagé équitablement et librement entre les classes sociales les plus riches et les plus pauvres, entre les hommes et les femmes, les valides et invalides, etc. Notre structure de langage est d'ailleurs aussi la première forme de prise de pouvoir sur autrui comme tentative de soumission. 

De la même manière qu'à l'inverse, dans le langage courant, nous utilisons plus volontiers des sons ou syllabes simples (onomatopée, texto...) plutôt que des symboles et mots complexes (déclamation avec emphase de républicains franc-mac...) pour aller à l'essentiel, au plus pratique et rapide surtout.  De même, on va désigner une ou plusieurs consonnes assemblées à une voyelle afin de prononcer un mot court ou long dans une phrase d'abord "quotidienne" plutôt qu'"académicienne". Voilà pourquoi, on parle nous généralement entre néophyte de méthode syllabique : b+a= ba puis bal+la+de= ballade, etc. C'est d'ailleurs encore de cette façon-là que la plupart d'entre nous avons appris à lire avant les années 70-80.  C'est aussi à ce moment là qu'à débarquer ce qu'on a appelé les "maths modernes" qui également n'ont plus rien de "moderne" et encore moins de "nouveau" un siècle plus tard ! Encore une excellente méthode élitiste de complexifier ce qui devrait plutôt être simplifié et non "vulgarisé" ou "popularisé" (péjoratif). 

De la même façon, au début du XXème siècle, est venue tout bouleverser (parce qu'en tant que "science" il faut bien avoir l'air d'évoluer...) la méthode globale inspirée des travaux du célèbre Dr Decroly qui a fait sensation alors dans les milieux parisiens, bourgeois & élitistes. Avant à son tour d'être adoucie par la méthode semi-globale ou méthode mixte (moitié syllabique, moitié globale pour encore "corsé" et compliqué le tout !) qui, selon eux, "a pour ambition de faire acquérir à l'élève une stratégie de déchiffrage des mots, voire des phrases, en tant qu'image visuelle indivisible"Mouais ! Ceux et celles qui en tant qu’élèves ou parents ont essayé chez eux s'en souviennent encore de l’arrachage de cheveux, pleurs, paniques, échecs, etc. Voilà pourquoi, il y eu aussi à cette même période l'idée de non intervention parentale avec le : "! Laissez faire les Pros !" Ah ben oui ! Un scientifique, y compris de l'éducation, ne supportant aucune concurrence, ni contradiction et encore moins... l'échec !

Au départ, il s'agissait encore une fois à priori, d'une bonne intention de la part de ce "gentil docteur psy", Ovide DECROLY, (1871-1932), médecin neuropsychiatre spécialisé en Anatomopathologie (dissection des cadavres humains et animaux) pédagogue et psychologue belge, qui proposait de permettre à "l'enfant d'apprendre globalement, sans ordre. C'est une idée complète qu'il faut donner à l'enfant, pour qu'il passe ensuite au particularisme et à l'analyse." On vous laisse d'ailleurs ici apprécier sa vision médicale de l'enfant "animal cobaye" qu'on perçoit toujours aujourd'hui teinté de vocabulaire "psy" : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ovide_Decroly

"L'expérimentation et, plus généralement la démarche scientifique, s'inscrivent dans la lignée de sa propre formation de médecin. Il privilégie une approche biologique: «  Si nous n’avons pas adopté une base purement sociale, c’est que l’enfant doit être pris tel qu’il est, puis préparé comme on peut pour la vie. Nous adoptons une base biologique, ou plutôt bio-psychique, c’est-à-dire biologique, associé à ce quelque chose de particulier à l’espèce humaine que nous appelons le psychisme »11 Dans le contexte belge, fortement dominé par l'enseignement catholique, la science est l'alternative, fortement affirmée (en particulier dans la ligne de l'évolutionnisme darwinien), pour s'opposer aux dogmes et, plus largement aux certitudes de l'époque, Dans cette ligne, il mettra en pratique une série de tests pour les enfants : ceux de Binet-Simon mais aussi de nouveaux tests qu'il élaborera au fil du temps. Il tente ainsi de développer une pédagogie scientifique12 qui permettra un diagnostic et un suivi individuel des enfants, pratiqués dès 1908." 

Alfred BINET qui est le père du fameux "QI : Quotient Intellectuel" ! Le même genre de test débile, totalement obsolète en plus de nos jours, qui servent à certain fils de bourge-ois à se faire élire ou passer pour de brillant élève ou inventeur "scientifique" ou artiste incompris, etc. "Ce test, créé en 1905 par Alfred Binet et Théodore Simon, est la première échelle de mesure de l'intelligence" déclare le Dictionnaire Larousse (bien évidemment !) : https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/test_de_Binet-Simon/183418

Remarquer comme ces figures paternelles académiciennes de intelligentzia littéraires ou scientifiques francophones, comme le Dr DECROLY (médecin-pédagogue psychologue, républicain et franc-maçon de haut grade) représentent parfaitement celle du patriarche scientiste-savant et pédagogue-français d'ailleurs, sous laquelle s'élaborera toute l’idéologie pédagogique en France comme la plupart de nos concepts éducatifs depuis. Un peu comme Maria MONTESSORI (1870-1952), médecin et pédagogue mais italienne par contre, elle plutôt pro fasciste eugéniste mussolinienne avant de s'en détourné, et qui représentera la figure maternelle des pédagogies dites "alternatifs" & élitistes mondiales. Car méthode plus partico-pratique avec les petits, moins théorique donc académique et plus ludique quand même ;  aussi parce que c'est une femme !

L'échec cuisant de la méthode, théorique & psychanalytique, globale & globaliste !

Si cette méthode globale ou semi-globale peut correspondre effectivement à un certain type de personnes qui photographient et donc mémorisent plus aisément les mots au milieu de phrases puis à décomposer ensuite en syllabe et phonème, la grande majorité des élèves procèdent plutôt selon le système inverse. Ainsi, plus d'un siècle plus tard, il est temps enfin de constater que la plupart des enfants, comme adultes apprenant la lecture, préfèreront plutôt à l'opposer : partir de la syllabe vers le mot et non du mot vers la syllabe. 

Il faut savoir que cette méthode globale ne fut pas forcément plébiscitée partout, ni même parmi tous les inspecteurs ou enseignants de Belgique ou France, ni ailleurs dans d'autres pays francophones comme le Canada ou autres. Cependant, cette théorie de globalisation (versus "mondialisation") a tout de même pris progressivement la place de l'ancienne méthode syllabique, plus synthétique (versus "re-localisation"). Les "réac", alors traités de "vieux ringards patriotes nationalistes", ont alors bien dû s'y résigner aussi... mais en partie seulement ! 

Car, en France, comme c'est de coutume chez nous, il existe toujours une petit noyau dur de "résistants à l'envahisseur" : écolos bobo ou prolo machin, parents, éducateurs et enseignants "dangereux complotistes, terroristes, séditieux" truc muche... qui ont, envers et contre tous et toutes, résisté à la pression phénoménale de la DOXA de l'époque comme de l’Éducation Nationale durant un demi siècle environ. En effet, lorsque très rapidement, ils/elles ont constaté que cette méthode globale Decroly ne fonctionnait décidément pas avec leur enfant pas plus qu'avec les autres élèves, ils/elles sont vite revenu en arrière et ont ressorti discrètement la bonne "vieille méthode" syllabique habituelle ! La plupart l'ont fait alors sans rien dire, afin de ne pas s'attirer les foudres de leurs collègues, directeurs ou inspecteurs "bien intentionnée", ni même des autres parents d'élèves qui finalement leur ont été reconnaissant longtemps après. Même s'il faut malheureusement reconnaître que la majorité a laissé faire le système éducatif publique (moins dans le privé) pour ne réaliser les dégâts que bien plus tard, et souvent même trop tard pour certain.e.   

Voici d'ailleurs ici une étude qui en tire un constat alarmant :

"Cela ressemble à la querelle sans fin des anciens et des modernes. Sauf que le débat entre méthode syllabique et méthode globale - qui a près de 40 ans - paraît aujourd’hui avoir trouvé son épilogue. 

Des chercheurs en neurologie du Centre à l’énergie atomique (CEA/Saclay) ont en effet mis au point une méthode qui permet d’observer les zones cérébrales activées lors d’une lecture acquise selon les deux méthodes. Les cerveaux d’enfants lisant « syllabique » ou « globale » sont ainsi soumis durant 1 heure à l’analyse IRM. 

Résultat ? La méthode syllabique active manifestement l’hémisphère gauche selon un processus enchaînant le découpage du mot en lettres qui sont converties en sons puis traduits en sens. Au contraire, le lecteur « global » n’active pas l’hémisphère gauche de la lecture, mais sollicite le droit moins performant pour cette tâche. Pour le Dr Stanislas Dehaene, directeur de l’essai, la chose est entendue : « tout autre circuit d’apprentissage de la lecture que celui qui utilise l’hémisphère gauche, éloigne l’enfant de la lecture ».

Une conclusion confirmée par les sociologues qui montrent que les enfants utilisant les manuels mettant en œuvre la méthode syllabique ont 20 % de chance en plus que les autres de savoir bien lire. 20 %, c’est aussi le pourcentage d’élèves qui entrent en 6e sans maîtriser la lecture…"

Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3115 : "La méthode syllabique a le dernier mot"

http://www.lequotidiendupharmacien.fr/actualite/article/2014/09/18/la-methode-syllabique-le-dernier-mot_185231?ecmp=NL_alaune_20140918&nlToken=DmupyvCVNip21kksJr6cwQmyarOZgyJhrpgCQpbyF03BR55hYYvU9KuWNAGmfL0TBXY8pH4BoizIR-wSQlQgAgA%3D#utm_source=qph&utm_medium=newsletter&utm_term=&utm_content=20140918&utm_campaign=NL_alaune

Efficacité comparée de la méthode globale ou semi-globale et de la méthode syllabique :

Citation tirée de Wikipédia qui affirme que : 

"Une étude du National Reading Panel, menée en 1998-1999, qui prend en compte 38 enquêtes, affirme que l'enseignement par la méthode syllabique est plus efficace, en particulier dans les milieux défavorisés, et qu'il est plus efficace du point de vue du déchiffrage mais aussi de la compréhension (soit la qualité habituellement attribuée à la méthode globale)1."

Donc, dès le début du XXIème siècle, tout le monde savait déjà que la méthode globale n'avait que peu d'intérêt et ne s'adressait qu'à un public plutôt favorisé. Probablement à des enfants dont les parents érudits reprenaient les devoirs du soir avec l'ancienne méthode alphabétique ! Au final, on a sacrifié sur l'autel de la recherche et de l'expérimentation pédagogique toute une génération d'enfants avant de reconnaître que : "C'est bon ! On a fait des erreurs mais aujourd'hui il n'y en a plus... promis !" Ben voyons !

Le problème, en réalité, c'est que depuis on est resté sur ce statut quo et que les méthodes mixtes ne sont pour la plupart que des "avatars" plus ou moins bien déguisés, c'est-à-dire plutôt plus globales que syllabiques ou plus syllabiques que globales... Au milieu, il y toujours l'enfant et ses parents perdus dans toutes ces contradictions, nouveaux manuels scolaires et réformes pédagogiques plus destructrices qu'autres choses.

Alors, si vous même vous souhaitez aider votre enfant comme élève à apprendre à son rythme, transmettez lui d'abord ce que vous savez déjà en inter-agissant avec, en jouant avec lui, en sortant avec lui, en parlant, riant, chantant, dansant avec lui... et aussi en lisant régulièrement avec lui. Transmettez lui en priorité ce que vous faites et aimez faire, ainsi que le plaisir de déchiffrer, manipuler, découvrir par soi-même ! Comme vous l'avez fait également avec les nouveaux aliments que vous lui avez proposé et non imposé lors de sa diversification ou sevrage. Créez vous-même votre propre méthode de lecture, d'écriture et de calcul pour VOTRE enfant qui ne sera donc pas valable pour tel autre. Et puis surtout ne le sous-estimez ou sur-estimez jamais en ralentissant ou en précipitant ses apprentissages en fonction des attentes de son actuel enseignant ou des vôtres. Vu que les années suivantes d'autres enseignants se succéderont et que vous même vous réévaluerez aussi vos priorités et ambitions pour lui et peut-être aussi pour vous ! Car combien de parents, on le sait, projettent toujours leurs espoirs, projets inaboutis, rêves non réalisés comme échecs et frustrations sur leur progéniture. Vous même n'avez vous pas ressenti cela de la part de vos propres parents, grand-parents, enseignants, formateurs, patrons ou autres ? Dans ce cas là, il est aussi temps d'en prendre conscience et de rompre les "malédictions" ou "constellations familiales", non ?

Trouver votre propre "méthode" en fonction de la personnalité de votre enfant

Pourtant, de nombreux grands pédagogues, comme ceux déjà cités plus haut mais également d'autres auparavant, se sont éreintés depuis plusieurs siècles pour expliquer que chaque enfant étaient différents et qu'il ne fallait donc pas chercher à adapter les enfants à une méthode, mais les méthodes aux enfants ! 

Observez le d'abord puis vérifiez comment il fonctionne et adaptez vous à ses compétences, désirs et raisonnements. Par exemple, certains enfants ont besoin d'épeler oralement les mots avant de pouvoir les écrire, d'autres seront plus tactiles et devront manipuler d'abord et ordonner ensuite les lettres ou les chiffres eux-même avant de reconnaître le mot ou le nombre. 

D'autres, encore, trouveront de l'aide avec le langage gestuel des signes, à travers la copie ou même la rédaction de phrases courtes ; sans s'arrêter sur l'orthographe, surtout au début ! D'autres trouveront du plaisir à  lire puis réciter poèmes et pièces de théâtre, ou encore à travers l'art du dessin et de la calligraphie. D'autres expérimenteront la lecture de façon "ludique" à la plage sur le sable ou en voiture avec les panneaux publicitaires et d'autres à travers les images ou textes brefs de BD, vidéos ou récits sur internet grâce aussi au clavier de l'ordinateur ou de leur téléphone, tant qu'ils ne deviennent pas addict non plus (voir les ados, les écrans & internet) s'ils sont bien gérés. 

Aujourd'hui, on découvre de plus en plus que l'apprentissage oral est plus important que l'apprentissage écrit et qu'il faudrait apprendre à mieux prononcer les phonèmes avant de chercher à les retranscrire sur une feuille, trop vite et surtout trop tôt... Mais surtout la plupart auront besoin d'un minimum de stimulations visuelles et auditives pour arriver déjà à rester assis et se concentrer longtemps, notamment grâce à la lumière résiduelle des phosphènes (Lire le Mixage phosphénique en pédagogie, Dr Lefebure, éditions du Phosphénisme - lien ci-dessous). 

En fait, il n'y a pas de méthodes efficaces pour 100% des élèves, ni pour apprendre à lire ou à écrire, pas plus que pour compter, mesurer, dessiner ou même danser, jouer d'un instrument ou apprendre à conduire, etc. Il existe des centaines de bonnes méthodes pédagogiques, en réalité ! Tant qu'elles sont transmises à l'élève sans stress, ni pression. Et surtout, en se demandant toujours si nous avons envie, à ce moment précis de la journée, de nous positionner ou non en tant qu'enseignant de notre enfant ou comme simple parent et guide ? Vaste débat là encore qui renvoie aux choix cornéliens de "l'Instruction en Famille" (sans manuel) ou "École à la Maison" (avec manuel et méthodes), "Écoles alternatives" ou traductionnelles privées ou publiques, etc.

Pour conclure, dès que les inspecteurs, enseignants, éducateurs et surtout parents diminuent leurs exigences et niveaux d'angoisse vis à vis de la réussite scolaires de leurs enfants et élèves, ils se détendent rapidement, apprennent à leur niveau et leur rythme et surtout avec enthousiasme. D'autant que la "réussite scolaire" qui n'est pas non plus, comme on le sait bien aujourd'hui, un gage de réussites professionnelles, sociales et même familiales, et encore moins de paix et bonheur pour l'avenir. C'est trop souvent leur enthousiasme et spontanéité qu'ils ont tendance à perdre en usant leur fond de culotte sur les bancs des écoles et c'est donc cela qu'il faut préserver en priorité.

A lire également : 

La fabrique de la soumission : http://blog.monolecte.fr/post/2015/12/18/la-fabrique-de-la-soumission

Le Mixage phosphénique en pédagogie, Dr Lefebure, éditions du Phosphénisme : https://www.methode-apprentissage.com/devenir-coach-en-phospheno-pedagogie/

Toutes les vidéos de Franck LEPAGE dont "L'introduction aux ateliers de désintox de la langue de bois" : https://youtu.be/_guFaiIy8K8

Parfois on se demande même si l’Éducation Nationale souhaite obtenir des résultats en offrant toutes les chances à ses élèves. Revoir l'expérience de Céline Alvarez : http://www.celinealvarez.org/

Heureusement qu'il existe aussi ce type de proposition pour enrayer les violences scolaires : des petites graines de médiateurs !