Les écoles alternatives

Imaginons d'abord l'école de nos rêves !

Chacun, même étant enfant, a dû un jour imaginer l’école de ses rêves. Pour certains adultes devenus ensuite enseignants ou même architectes, elle pourrait ressembler, par exemple, à cela : http://edito.seloger.com/lifestyle/ca-buzz/l-ecole-pour-enfants-de-demain-elle-existe-deja-tokyo-article-5410.html

En effet, dans cette école parfaitement circulaire et très novatrice au Japon à Tokyo, existe la plus mignonne des maternelles au monde, conçue par l'architecte Takaharu TEZUKA. Les enfants de cinq ans y apprennent la coopération "dans les embouteillages" et des lucarnes sont prévues "pour le Père Noël", des arbres où s'accrocher percent les toits, aucun mur, ni meuble, caisses modulables et éviers déplaçables. L'espace est totalement ouvert et la circulation y est libre, car "de façon circulaire les enfants reviennent toujours". Surtout ils y courent, courent plus de 4 000 mètres par matinée soit environ entre 8 et 12 km par jour ! 

Étonnant concept d'architecture moderne au service d'une école moderne citadine, même si on peut préférer (comme moi !) plutôt les petites structures à taille plus humaine en plein campagne ou village, mais bon ! Le plus important ici est de rêver d'autres choses en fait comme lieux et aussi vision de l'éducation scolaire dite "alternative" au système conventionnel.

Au niveau architectural inspirons nous plutôt des "écoles scandinaves : un modèle inspirant par Noémie Lecomte" (Québec) : https://youtu.be/3xqjYzoF9n0


Pour savoir déjà comment les professionnels en parlent...

Lire la vidéo où dans cette amusante conférence, l'architecte lui-même nous guide à travers un processus de conception qui permet vraiment aux enfants d'être pleinement des enfants : https://youtu.be/J5jwEyDaR-0

Et d'autres encore en parlent également magnifiquement bien aussi, comme Franck LEPAGE (ancien directeur des MJC de France), pour qui le système scolaire actuel ne permet pas de répondre au progrès social ("ascenseur social") et encore moins à l'élévation du niveau culturel global de notre pays (voir aussi "Inculture 1 et 2") : https://youtu.be/Pr4NlZxztqs

L'importance du lieu pour vivre et apprendre

L'invention de ce magnifique "clapier à bébés" en photo permet de revenir sur la question de la justification de la maltraitance des plus petits (dénoncé par OVEO* : Observatoire des Violences Educatives Ordinaires) comme de l'emprisonnement d'un autre être humain même "Pour son bien", (ivre d'Alice Miller*) directement liée à celle de promiscuité et de liberté. Alors, peut-être que certains trouveront très pratique ce type de mobilier, si "pas assez de place", pour ne pas se "casser le dos", etc. ! Mais, se "casser le dos" et "pas assez de place" pour quoi, pour qui, exactement ? Effectivement, dans les crèches ou halte-garderie, on constate qu'il y a des douleurs dorsales à cause de gestes répétitifs comme de moins en moins de places par rapport au nombre grandissant d'enfants inscrits dans ces structures d'accueil publiques ou privées. Mais les petits ne sont pas responsables, eux, des réductions de budget, ni gestes de personnels en sous-effectif constant.

D'ailleurs, remarquer aussi que dans leurs autres écoles et facultés ensuite, il n'y aura encore "pas assez de place" souvent pour eux non plus, ni dans le bus, le métro, au travail où toujours "pas assez de place", voir même également en prison où évidemment "pas assez de place", ni argent, et même (osons la comparaison) dans nos élevages industriels où encore une fois "pas assez de place", etc, En fait, il semble qu'il n'y ait désormais plus jamais "assez de place" nul part pour personne à écouter nos autorités, surtout dans nos grandes villes, services et collectivités.

Par contre, remarquer qu'on les paye, nous, de plus en plus chers ! Etonnant !

Mais, arrêtons nous 2 secondes sur le véritable problème qui ne semble pas être réellement le manque de place ou la densité de population agglutinée au même endroit, au même moment !? Posons nous réellement la question de plus en plus existentielle et essentielle si dans cette société et quotidien : si on nous laisse être à notre véritable place ? Avons-nous ou autorisons-nous à autrui suffisamment de place autour de nous, avec assez d'espace, de confort, d'air, de chaleur ou fraîcheur, de nourriture ou boisson, d'hygiène et surtout d'amour et d'attention ? C'est un problème majeur, en réalité que ce "manque de place comme de temps (lire notre page : l'alimentation & éducation lente) Car, de tout temps mais encore plus maintenant, la proximité et promiscuité des êtres humains entre eux comme avec et entre les animaux a inévitablement entraîné de nombreuses maladies comme violences institutionnelles, familiales & éducatives, même justifié de nombreuses atrocités, des tortures et mutilations animales et humaines, des persécutions puis exterminations dans des camps de "concentration" ou d'abattoirs. Avec des animaux et humains entassés comme des animaux couchés dans des espaces sordides et pièces remplies de lits de ce type aussi, quand il y en avait déjà !

En résumé, sachons toujours regarder au delà du simple aspect pratique et technique des choses pour rechercher avant tout l'aspect moral ou éthique derrière. Car, de toute évidence, cela aura d'indéniables impacts sur notre avenir et celui de notre planète, puisque nous ne transmettrons jamais à nos enfants que notre propre vision du monde actuel, de l'espace comme du temps !

Des parents en parlent et l'imaginent aussi...

"L'école dont je rêve serai tout d'abord située dans un environnement privilégié (ouverture sur la nature). L'air, à l'intérieur, y serait sain car les peintures, le mobilier, …, ne rejetteraient pas, ou le moins possible, leurs composés toxiques. Ce serait une école où chaque personne, enfant ou adulte (parent, enseignant...) se sentirait bien, écoutée et respectée. L'accueil y serait chaleureux, familial. Une école pleine de joie et de bonne humeur. 

Dans l'école de mes rêves, il n'y aurait pas de niveau par rapport à d'autres, chacun évoluant à son rythme. L'enseignement y serait le plus possible individualisé.  Les spécificités de chacun seraient respectées, les talents naturels valorisés.  Ce serait une école sans pression, sans notes ni devoirs. 

Dans cette école on s'ouvrirait au monde en apprenant une ou plusieurs langues étrangères (pas forcément la même pour tous), en cultivant un lien intergénérationnel, en se liant à d'autres écoles en France ou dans d'autres pays.  On y apprendrait aussi les gestes de premiers secours et d'autres apprentissages non scolaires mais utiles dans notre vie.  Les enfants y seraient éduqués au respect de l'environnement, au respect des autres et des différences de chacun. L'éducation serait bien sûr non violente.

 Dans cette merveilleuse école, il n'y aurait pas de rigidité, chacun pouvant arriver à l'heure qui lui conviendrait le mieux, et parents et enseignants travailleraient ensemble, en toute confiance.  

Enfin, cette école serait accessible à toutes les familles, les frais de scolarité (dans l'idéal il n'y en aurait pas) étant liés aux revenus de chacun..."

Céline, maman de Hugo et de Camille (2011)

Et les enfants comment en parlent-ils, eux, de "l'école idéale" !?

En fait, on a constaté en leur posant la question que les enfants ne ressentent pas forcément le besoin d'en parler mais plutôt spontanément de... PEINDRE OU DESSINER "l'école de leur rêve". Et encore uniquement s'ils/elles aiment encore un peu y aller, c'est-à-dire qu'ils/elles ne sont pas totalement dégoûtés encore... Unanimement elle sera tout de même à prévoir avec un très grand temps de récréation et beaucoup de contacts avec d'autres éléves à l'extérieur, voir même d'animaux, insectes, plantes, etc. ; ce qui veut tout dire sur leurs besoins essentiels et naturels d'espace et de liberté ! A moins peut-être qu'elle ne ressemblera tout simplement à leur propre maison avec leurs parents ou ami.e.s - voir Instruction en Famille et Ecole à la Maison.

Aussi nous aussi rêvons "l'école de nos rêves" et peignons la au couleur de l'espoir pour la voir un jour se réaliser vraiment.

Le principal étant avant tout de chercher activement d'abord autour de soi des solutions alternatives, d'être prêt à changer d'avis voir même de vie et régions ou pays... Bref, d'être totalement ouvert aux changements et désirs d'évoluer ensemble. Car, comme le disait déjà en 1969 les parents fondateurs du magazine "l'Enfant et la Vie" : "Nous sommes tous des "parents chercheurs" désireux de faire au mieux pour nos enfants ; en fonction de notre situation familiale, géographique, financière, etc."

En fait ceux et celles qui pensent avoir trouver, se trompent, car nous restons toujours dans le doute, en quête perpétuelle et remise en question.

D'ailleurs heureux sera le jour où nous ne chercherons plus dans nos sociétés conformistes et élitistes à valoriser l'erreur positive (et non l'échec négatif) plutôt que la réussite, le doute constructif plutôt les certitudes hatives, l'aventure excitante plutôt que le confort rassurant, la lenteur plutôt que la vitesse, le plaisir d'apprendre et de découvrir seul plutôt que la vitesse et la tricherie en groupe, la solidarité et l'altruisme plutôt que l'individualisme et la délation, etc.

Et enfin surtout travailler sur nos peurs et doutes, en priorité, afin d'être prêt à passer du rêve à la réalité.

Car trop nombreux encore sont ces même "parents chercheurs" bien intentionnés au départ, que nous rencontrons régulièrement près à s'engager dans des petites pistes & écoles alternatives, souvent plus coûteuses et moins sécurisantes de base, qui finissent très rapidement par remettre leurs enfants sur la voie "royale" du système classique, et cela bien plus par peur que nécessité. Tourmentés alors par de terribles sentiments de doutes et d'incertitudes, d'inquiétudes légitimes mais malheureusement paralysantes, d'angoisses ou terreurs infondées la plupart du temps. La peur de voir leurs enfants échouer, régresser et ne plus avoir finalement (comme eux à l'époque de leurs plus ou moins longues études) de "profs" et devoirs, notes et bulletins, évaluations, examens, etc.

Comme il est compliqué, en réalité, de rêver ce qu'on n'a jamais soi-même connu, ni expérimenté ! A chacun.e de s'interroger alors s'il/elle est véritablement prêt.e ou non pour changer d'abord soi-même avant de vouloir changer les autres et prendre le risquer déjà de "perdre son pouvoir" sur autrui (dont ses propres enfants), comme de changer radicalement un jour notre société occidentale consumériste, aux employés trop dociles et obéissants certes, mais stable et rassurante finalement avec son système éducatif "à notre image"... du moins pour l'instant...

Gardons toujours à l'esprit que nos enfants ne récolteront que les graines que nous auront préalablement semées... ou non !

Et puis certains la verront peut-être plutôt ainsi  

D'autres encore n'en verront peut-être plus du tout

D'autres chercheront encore d'autres alternatives 

Plus d'informations sur les violences éducatives ordinaires

Lire aussi les livres

Association ressources pour "Créer son école" : https://www.creer-son-ecole.com/